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Coup d’Etat déjoué: Les déterminants de l’exploit des Forces de défense

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Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement

Au lendemain du coup d’Etat déjoué du 7 décembre, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, est revenu en détail sur le déroulement des événements. Il a décrit l’action d’un groupuscule de soldats, la riposte rapide de l’armée républicaine, les consignes strictes pour éviter des victimes, tout en précisant que le chef de l’Etat a suivi les opérations de près.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 11 déc. 2025 à 06h31 Durée 3 min.
#Forces de défense #Affaire Tentative de coup d’Etat

La foudroyante défaite infligée par les Forces armées béninoises aux mutins qui voulaient s’en prendre aux institutions républicaines était au cœur de la sortie médiatique de Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, mercredi 10 décembre à Cotonou. Tout en rendant hommage aux soldats pour leur bravoure, il est revenu sur les différentes étapes de cette bataille qui s’est soldée par la victoire des forces loyalistes.

« A la suite du point que le conseiller extraordinaire et le ministre ont fait, il n'est pas superfétatoire de rappeler que ce dimanche 7 décembre, un groupuscule de soldats a essayé de déstabiliser notre pays en soumettant ses institutions et en projetant de démettre le président de la République », a rappelé le porte-parole du gouvernement. Selon lui, ce groupuscule se composait de 100 à 200 soldats et était conduit par le colonel Pascal Tigri.

« Dans la matinée, les mutins ont réussi à intervenir sur la télévision nationale et toujours dans la matinée, avant la fin de la matinée, le ministre de l'Intérieur était déjà passé sur la télévision nationale en direct, où les mêmes agents qui ont été réquisitionnés par les mutins et qui ont pointé leurs armes sur eux, les mêmes agents étaient encore là pour faire l'assistance technique nécessaire à la prise de parole du ministre de l'Intérieur», indique le porte-parole du gouvernement.

Il fait constater également que l’armée républicaine a fait son job très vite en arrêtant l'offensive menée vers le domicile du chef de l'État, après qu'elle a été surprise par celle menée au domicile de certains gradés.

Après leur échec en ville, les mutins se sont retranchés dans leur base située à Togbin, une zone habitée entre Akogbato, Fidjrossè et Togbin. C’est là, qu’avec le renfort aérien, ils ont été délogés et ont pris la poudre d’escampette.

Résilience

Le succès de la riposte des soldats loyalistes n’est pas le fruit du hasard. « Notre armée étant républicaine, le gouvernement a travaillé ces dernières années à renforcer la résilience de notre pays, mais aussi de ses institutions, au nombre desquelles l'armée nationale n'a pas été du reste… De tous les points d’étapes que nous faisons relativement à la mise en œuvre du Programme d'action du gouvernement, nous mettons également en avant les efforts qui ont été faits pour rendre notre armée opérationnelle, lui assurer les moyens », rappelle Wilfried Houngbédji pour faire comprendre que l’efficacité de la réaction des Forces de défense et de sécurité n’était pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un travail de fond engagé depuis plusieurs années.

Faisant preuve de professionnalisme et suivant les instructions du chef suprême des armées, les soldats ont évité le carnage. « Il a été question de ne pas engager les combats, sauf si éventuellement ils osaient déclencher… », a révélé le porte-parole. L’intention était de mener des frappes ciblées, chirurgicales, pour qu'il n'y ait pas de victimes collatérales, surtout pas de victimes civiles ou militaires.

Le porte-parole du gouvernement a précisé que les renforts aériens envoyés par le Nigéria dans le cadre de la coopération sous-régionale ne sont arrivés qu’à la fin des opérations. « Ils étaient venus en renfort dans l'après-midi, alors que la situation était déjà sous contrôle et les mutins retranchés à l'intérieur de la base de Togbin », faisait savoir le secrétaire général adjoint du gouvernement.

L’essentiel des opérations avait donc été mené et maîtrisé par les soldats béninois, qui avaient déjà neutralisé les offensives tant au domicile du chef de l’Etat qu’à la télévision nationale, avant l’arrivée des renforts. Précisons que, à en croire le porte-parole, le chef de l’Etat avait tenu à suivre les opérations avec le haut commandement militaire jusqu’à l'heureux aboutissement.