La Nation Bénin...
L’Agence
pénitentiaire du Bénin (Apb) a procédé, hier mardi 19 mars, au lancement de la
deuxième édition de la campagne de dépistage des cancers du sein et du col de
l’utérus au profit des détenues des onze établissements pénitentiaires du
Bénin. Durant sept jours, le personnel de santé, appuyé par des sages-femmes
qualifiées, va examiner les femmes détenues. L’opération a été officiellement
ouverte par François Hounkpè, directeur général de l’Apb, qui a fait le tour de
quelques établissements pénitentiaires.
Les
femmes en détention dans les prisons civiles et maisons d’arrêt du Bénin ne
sont pas laissées en marge de la politique de promotion et de protection des
droits de la femme au Bénin. Du 19 au 26 mars 2024, des sages-femmes qualifiées
sont déployées dans les onze établissements pénitentiaires du Bénin, en appui
au personnel de santé, pour la deuxième édition de la campagne de dépistage des
cancers du sein et du col de l’utérus. Le thème de cette campagne est : « Femme
détenue : je préserve mon droit à la santé ». Cette opération qui est organisée
dans le cadre de l’édition 2024 de la Journée internationale des droits de la
femme, s’inscrit également dans les missions assignées à l’Agence pénitentiaire
du Bénin notamment l’amélioration des conditions d’accès aux soins de santé des
détenus.
Après
avoir procédé au lancement de la campagne à la maison d’arrêt de Cotonou,
François Hounkpè, directeur général de l’Apb, a constaté le démarrage effectif
de l’opération dans les prisons civiles de Porto-Novo et d’Abomey-Calavi.
Accueillant la délégation, Fulbert Dedegbe, régisseur de la maison d’arrêt de
Cotonou, a salué cette initiative de santé publique qui vient impacter les
femmes détenues. Il met en exergue l’importance de cette campagne pour ces
femmes qui sont à l’écart des réalités quotidiennes mais qui ne sont pas
épargnées par ces tumeurs. « La campagne sur le dépistage de ces affections en
milieu pénitentiaire est nécessaire en raison de la vulnérabilité de la cible
», va d’ailleurs soutenir François Hounkpè, directeur général de l’Apb. Il insiste
sur l’urgence de promouvoir le dépistage précoce de ces pathologies afin de ne
pas avoir à gérer des situations périlleuses. « Le combat que nous avons à
mener ensemble, passe d’abord par la prévention. Car selon l’Organisation
mondiale de la santé, les cancers du sein et du col de l’utérus sont parmi les
cancers les plus fréquents chez les femmes… et le cancer du sein tue une femme
toutes les cent secondes. Le dépistage précoce est donc indispensable, car il
garantit un traitement efficace dans 9 cas sur 10, réduisant ainsi la nécessité
d’interventions fort onéreuses et exigeantes», précise le directeur général de
l’Apb. Une évidence que reconnait et réaffirme Salwaa Imorou, directrice de la
Santé, de l’Alimentation et du Transport. La campagne est ainsi lancée et les
femmes détenues sont invitées à y participer.
Au
terme des différents examens, les détenues qui seraient déclarées positives
bénéficieront d’une prise en charge médicale intégrale et adaptée, ainsi que
d’un soutien psychosocial.
Au rang de priorité
« Les cancers du sein et du col de l’utérus sont des enjeux majeurs de santé publique. Leur traitement constitue aujourd’hui un réel défi pour les femmes en général et surtout celles qui sont privées de liberté », admet François Hounkpè, directeur général de l’Apb. Il relève que le droit à la santé des personnes détenues a été érigé au rang des priorités par le gouvernement. C’est ce qui justifie, poursuit-il « l’engagement du Garde des Sceaux, à œuvrer pour l’amélioration de la qualité de la prise en charge sanitaire dans les établissements pénitentiaires ». C’est également ce qui a motivé l’Agence pénitentiaire du Bénin à initier en 2019, la première édition de la campagne de dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus. « Cette initiative avait permis de dépister deux cent dix (210) détenues sur un effectif total de deux cent soixante-dix-huit (278), soit une adhésion de 75,54 %. A l’issue, vingt-sept (27) femmes détenues, soit 12.86 % ont été identifiées positives aux différents tests : quatre (4) étaient porteuses de nodules aux seins et vingt-trois (23) autres présentaient des lésions précancéreuses éligibles à la cryothérapie nécessitant une colposcopie et une biopsie», résume le directeur général de l’Apb. A l’en croire, le traitement ainsi que les examens et analyses nécessaires ont été intégralement pris en charge par l’administration pénitentiaire et les détenues concernées ont recouvré leur santé¦
Hounkpè, directeur général de l'Apb, insiste sur l'urgence de promouvoir le dépistage précoce de ces pathologies, car il garantit un traitement efficace réduisant la nécessité d'interventions onéreuses et exigentes