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Analyse et évaluation des politiques publiques: Des compétences renforcées pour éclairer la décision publique

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Les nouveaux certifiés du Cespo prêts à mettre leur expertise au service de l’évaluation des politiques publiques Les nouveaux certifiés du Cespo prêts à mettre leur expertise au service de l’évaluation des politiques publiques

Le Centre d’études sociologiques et de science politique (Cespo) a organisé, ce jeudi 10 juillet, la sortie de sa cinquième promotion en analyse et en évaluation des politiques publiques. Une remise de certificat qui s’est accompagnée d’un panel sur les défis de l’évaluation, dans un contexte où cette pratique devient un levier stratégique pour améliorer la gouvernance.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 11 juil. 2025 à 07h44 Durée 3 min.
#politiques publiques #Gouvernance

L’évaluation des politiques publiques s’impose désormais comme un instrument stratégique pour améliorer l’efficacité de l’action publique et restaurer la confiance des citoyens. Cette conviction partagée a donné le ton de la cérémonie de remise de certificats organisée ce jeudi 10 juillet par le Centre d’études sociologiques et de science politique (Cespo) de l’Université d’Abomey-Calavi. Vingt-huit auditeurs du Certificat en analyse et en évaluation des politiques publiques (Caep) y ont reçu leur parchemin, consacrant l’aboutissement d’une formation exigeante et résolument tournée vers la professionnalisation du suivi et de l’évaluation des actions publiques. Le Dr Pascal Zantou, président du Bureau de l’évaluateur (Budeval), a salué un acte d’intérêt national qui retient désormais l’attention du gouvernement et de ses partenaires. « Chaque année, le Cespo met sur le marché de l’emploi au Bénin une cohorte d’évaluateurs des politiques publiques. Nous avons besoin, plus qu’hier, de données probantes pour éclairer les décisions des dirigeants », a-t-il souligné, invitant les nouveaux diplômés à rejoindre activement le Budeval pour renforcer la professionnalisation du secteur. Le directeur du Cespo, Hydjin Kakaï, a pour sa part replacé cette cérémonie dans la perspective plus large de l’amélioration de la qualité des politiques publiques. «Ce moment que nous partageons ensemble n’est pas seulement une étape dans un parcours académique. Il symbolise avant tout un engagement collectif pour l’excellence et pour l’efficacité de l’action publique », a-t-il affirmé. Selon lui, malgré les efforts, la culture de l’évaluation reste insuffisamment ancrée dans les pratiques administratives et politiques. Ce qui entraîne encore trop souvent des pertes de ressources et un affaiblissement de la confiance entre l’État et les citoyens. Pour Léon Djossè, doyen de la Faculté de droit et de sciences politiques, la montée en puissance de ces nouveaux professionnels constitue un atout précieux. « Si les politiques publiques sont bien pensées par des spécialistes, la communauté bénéficiaire va s’y reconnaître et pourra corriger, dans la mesure du possible, ce qui est proposé », a-t-il insisté, appelant ces jeunes diplômés à faire preuve d’un œil critique et d’un sens aigu de l’éthique.

Responsabilité citoyenne 

Pour le professeur Patrick Houessou, vice-recteur en charge des affaires académiques, ce certificat initié par le Cespo s’impose aujourd’hui comme un jalon important dans l’édification d’une culture de gouvernance fondée sur la preuve, la transparence et la responsabilité. Il a salué le travail exemplaire des formateurs qui, par leur rigueur et leur engagement, contribuent à bâtir une nouvelle génération d’évaluateurs capables d’apporter une lecture indépendante, pertinente et lucide de l’action publique. Les récipiendaires, quant à eux, ont réaffirmé leur engagement à mettre leurs compétences au service d’une gouvernance plus transparente et plus efficace. « Le certificat obtenu est bien plus qu’un diplôme pour nous. C’est une responsabilité citoyenne, un engagement moral à contribuer à une prise de décision fondée sur des preuves, en tenant compte des spécificités locales tout en restant vigilants face aux contraintes extérieures », avoue Adéwalé Noudéké, au nom des récipiendaires. Au-delà de la formation, le Bureau de l’évaluateur entend jouer un rôle clé pour fédérer les énergies. En témoigne ses objectifs dont l’accompagnement du gouvernement dans l’amélioration de la gouvernance, le renforcement de la pratique évaluative et la professionnalisation du secteur au Bénin et en Afrique. Des défis que ces nouveaux diplômés sont désormais appelés à relever.

Défis de l’évaluation des politiques publiques au Bénin

En marge de la remise des certificats, un panel de discussion a réuni acteurs institutionnels, formateurs et anciens auditeurs autour du thème « Les défis de l’évaluation des politiques publiques au Bénin ». Pour le Bureau de l’évaluateur, l’un des enjeux majeurs reste l’accès à des données fiables et la capacité à produire des analyses crédibles, loin de toute instrumentalisation. L’importance de dépasser la perception de l’évaluation comme un simple outil de sanction a été souligné. Elle doit devenir un levier de pilotage et d’apprentissage au service des décideurs et des citoyens. Les échanges ont aussi mis en lumière le besoin de renforcer les synergies entre évaluateurs, administrations et communautés locales, pour bâtir une culture de l’évaluation qui serve réellement la transparence, l’efficacité et la redevabilité de l’action publique.