La Nation Bénin...
Le procureur
spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme
(Criet), Mario Mètonou, est monté au créneau, ce mercredi 20 décembre, pour
apporter des précisions sur l’affaire de détournement de plus de 2,6 milliards
F Cfa à l’Office béninois de sports scolaire et universitaire (Obssu). Les mis
en cause encourent des peines allant jusqu’à la prison à vie.
L’on en sait désormais un peu plus sur l’affaire de détournement de fonds à l’Office béninois de sports scolaire et universitaire (Obssu). Une affaire dans laquelle sont inculpés, par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), les sieurs Donald Acakpo et Vitalien Tchibozo respectivement directeur général et agent comptable de l’office, puis Roland Zossou et consorts. Le procureur spécial de la Criet, Mario Mètonou, à la faveur d’une déclaration faite à son cabinet à Porto-Novo, a levé un coin de voile sur les faits reprochés aux mis en cause. Le Dg de l’Obssu et son agent comptable sont accusés d’avoir frauduleusement sorti des caisses de l’office une somme d’argent évaluée, pour l’heure, à 2 695 452 000 F Cfa sur la période de 2019 à 2023.
Donald Acakpo, à en croire le procureur spécial, a investi une partie de cette somme dans un projet d’intermédiation dans la commercialisation de fibres de coton proposé par son ami Roland Zossou. Ce dernier a usé de la fausse qualité de neveu de Eustache Kotingan, administrateur général de la Sodeco S.a, pour faire croire au Dg Obssu que son prétendu parent pouvait leur obtenir d’importants contrats. Pour le convaincre, Roland Zossou a acquis une carte sim qu’il a insérée dans un téléphone portable différent du sien et a enregistré le numéro de cette sim dans son propre téléphone portable comme étant celui de Eustache Kotingan. Il a également communiqué ce faux numéro à Donald Acakpo comme étant celui de son prétendu cousin. A partir de ce faux numéro, Roland Zossou a simulé des échanges de messages qu’il a transférés à Donald Acakpo. Aux multiples messages de Donald Acakpo à ce numéro, c’est Roland Zossou qui répond à l’autre bout du fil. Avec ce stratagème, il a convaincu le Dg Obssu à lui remettre des sommes d’argent.
La perpétuité encourue
L’autre stratagème utilisé par Roland Zossou pour provoquer la remise des sommes d’argent a consisté à initier une série de courriers sous l’en-tête de l’Inspection générale des Finances (Igf). Ces correspondances laissaient planer la menace de contrôles au niveau de l’Obssu. Sollicité par Donald Acakpo, Roland Zossou s’est proposé d’empêcher les contrôles, moyennant la remise de fortes sommes d’argent. La perquisition effectuée au domicile de Roland Zossou a été fructueuse. Elle a permis de retrouver les téléphones ainsi que le numéro configuré au nom de Eustache Kotingan, plusieurs courriers avec l’en-tête de l’Igf et de la Sodeco S.a, des cachets au nom de la Sodeco S.a et de l’Igf ainsi que des feuilles de papier sur lesquelles Roland Zossou s’est exercé à reproduire la signature de l’inspecteur général des Finances. Il s’agit de faits graves notamment de détournement de deniers publics, punis de peines allant jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité, outre les peines accessoires et les sanctions disciplinaires. Le procureur spécial près la Criet a saisi l’occasion pour rappeler à tous les acteurs publics que toute dépense doit être conforme aux règles de la comptabilité publique et dûment justifiée. Mieux, toute remise de fonds en vue d’empêcher la mise en œuvre des mécanismes de contrôle est un acte délictuel sévèrement puni par les dispositions du code pénal et des lois en vigueur.
Le procureur spécial de la Criet, Mario Mètonou a levé un coin de voile sur les faits reprochés aux mis en cause